Bonjour les amis et pour cette première creepypasta nous allons parler de la série Beautiful organs:Personne ne doit connaitre cette série. C'est normal, elle a été arrêté au bout d'1 mois !
Cette série purement française passait sur Cartoon Network, vers les alentours de 2h/3h du matin. Apparemment, je suis l'un des seuls a avoir vu cette série. Et à vrai dire, je suis plutôt content de savoir qu'elle passait à ces heures-ci !
Beautiful Organs, c'est le nom de cette série. Si je devais la décrire, je dirais exactement "C'est une série malsaine à souhait. Il n'y aucune histoire, c'est juste de la boucherie à l'état pure" ! Cette série mettait en scène des humains, enfin humains, des choses, qui mangeaient des organes. Tous les épisodes se basaient sur ça, c'était vraiment dégueulasse ! Je n'ai jamais compris pourquoi il n'y avait aucune histoire, ou gag !
Quand je regardais cette émission, ça me mettait mal à l'aise : Les sons des personnages étaient horribles, des fois, on aurait dit des chiens qui mangeaient de la chair, des fois, on aurait dit des choses non-animales qui mangeaient.
J'ai quand même réussit a garder une photo de ce truc, je savais déjà que ça n'allait pas faire long-feu sur Cartoon Network, même si elle passait à cette heure-ci !
Horrible n'est-ce pas ?
Habituellement, les épisodes ressemblaient tous à ça : On voit les choses dans une maison très inquiétante, ils mangent des organes. Pendant tout l'épisode (qui dure une dizaine de minutes), on peut voir ça. Et mêlé avec leurs horribles bruits, ce truc devenait insupportable a regarder et pourtant, je regardais.
Quelques moi après son arrêt, je l'ai revu passer sur une chaine Belge, je ne me souvient plus du nom. Cette fois, elle passait vers les 20h, donc elle était vue par plus de monde. Sur le site de la chaine, beaucoup se sont plaints de cette émission, en demandant d'arrêter de la diffuser. Malgré tout, elle resta.
Moi, j'ai fais une autre photo de cette série :
Après, je n'ai plus jamais entendu parler de ce truc. Toutes les traces de cette chose, même sur Internet, ont été effacées ! Mais je n'ai pas pu m'empêche d'en parler à d'autres personnes qui avaient vu cette chose ! Certaines disaient qu'ils avaient vomi en regardant, d'autres disaient qu'ils avaient eu des envies de suicides. Cette série est restée dans la mémoire de plusieurs personnes, mais heureusement, elle restera méconnue. J'espère vraiment qu'elle ne passe plus sur aucune chaîne. Et concernant le créateur de la série, je ne peux rien vous dire, son nom n'a jamais été cité !
Aux dernières nouvelles, des gosses ont évoqués certaines choses assez étranges : Pendant qu'ils s'endormaient devant le "Bonne nuit Tiji" une chose est apparu pendant une demi seconde. Les enfants ont décrit exactement la même chose : "Des choses rouges bizarres, qui mangeaient de la viande". Je crois que cette émission n'a pas finit de parler d'elle.
J'ai donc voulu le voir par moi même. Vers les 1h du matin, je regardais Tiji, j'allais m'endormir quand je vis une image qui dura à peine une seconde : C'était une des choses, qui mangeait un organe devant la caméra, avec un son à vous glacer le sang. Suite à quoi, le "Bonne nuit Tiji" reprit normalement. Et apparemment, j'ai été le seul à l'avoir vue, tant mieux !
Pourtant, plusieurs personnes qui travaillent pour Tiji sont formelles : Ils n'ont jamais diffusé cette série. Donc qui a pu la mettre sur Tiji ? Le créateur voulait encore s'amuser un petit peu ? Personne ne le sait, et on n'a pas voulu chercher à comprendre !
Quelques mois après, on annonça un suicide dans les journaux. C'était le créateur de la série. Il avait sauté du 6eme étage de son appartement, victime de folie furieuse. Sur une table de sa maison, il y avait une note.
"Je n'ai pas pu terminer la saison 2 à temps, les bêtes sont en colère"
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Par Lukas Yumiru le 1 Novembre 2015 à 17:39
Jeudi 19 Janvier 2012
Cher journal, je m’appelle Amélie et je suis si heureuse de t’avoir enfin, j’ai attendu d’avoir un journal intime depuis si longtemps, je n’ai carrément personne a qui parler. Je viens d’avoir 12 ans ce matin, et tu es mon plus beau cadeau. Aujourd’hui, personne ne m’a souhaité joyeux anniversaire à part mes parents et ma sœur, tout le monde m’a ignoré en cours, personne n’a voulu rester avec moi, j’ai dû manger toute seule à la cantine pendant que les autres parlaient dans mon dos.Les gens pensent que je porte malheur, ils disent que c’est de ma faute si Capucine est morte! C'était ma meilleure amie, elle me manque. Je n’avais personne d’autre à part elle.
Vendredi 20 Janvier 2012
Cher journal, je suis si contente de te revoir enfin, la journée a été très longue sans toi. En cours de chimie, une fille qui me détestait a commencé à m’insulter et à me clasher devant toute la classe. A un moment la prof en a eu marre et lui a foutu une heure de colle, j’étais bien contente. Je riais sadiquement dans ma tête.
Samedi 21 janvier 2012
Cher journal, c’est enfin le week-end ! Je suis tellement contente de pouvoir me reposer après cette longue et fatigante semaine. Je vais enfin pouvoir retourner à mes occupations: dessiner, sortir, prendre l’air, lire… mais avant tout ça j’ai une tonne de devoirs à faire.Dimanche 22 Janvier 2012
Cher journal, aujourd’hui je suis tellement contente ! Je vais partir une journée à la montagne pour faire du ski avec ma famille ! Je suis si excitée ! Je vais enfin pourvoir profiter de la neige, faire des batailles, et peut-être me faire des amis. Tu vas me manquer, à ce soir !
Dimanche 22 Janvier 2012
Cher journal, me revoilà, je me suis bien amusée et je me suis fait un nouvel ami, il s’appelle Alex, il est très gentil, je pense même qu’il va devenir mon meilleur ami. Il m’a donné son skype, son facebook et son MSN. Je vais essayer de le contacter demain après midi, cependant, j’ai vu un type bizarre là bas, il avait les cheveux bruns, une veste orange, un pantalon noir et des bottes. Il ne semblait pas avoir froid, mais j'ai cru voir qu’il portait un masque blanc aux yeux entourés de noir et aux lèvres noires. Je me demande s’il n’avait pas froid par ce temps.Lundi 23 Janvier 2012
Cher journal, aujourd’hui je n’ai pas cours, mes parents sont en voyage d’affaires pendant deux semaines et ma sœur est partie en voyage avec sa classe, j’en profite donc pour te parler de ce rêve très étrange que j’ai fait cette nuit. J’étais plongée dans le noir total, je ne voyais rien. Après quelques instants, mes yeux semblaient s’être habitués au noir et j'ai pu voir autour de moi dans un périmètre d’environ 6 mètres. Sur le sol, j'ai pu voir une lampe torche, je l'ai prise et l’ai allumée. J'ai vu que j’étais dans un couloir, mais c’était très étrange, ce couloir me semblait très familier, oui, cette fois j’en étais sûre, j’étais chez moi.J’avançai jusqu'à me retrouver devant la porte de mon salon, je l’ouvris et vis cet homme, assis sur le canapé. Il me fixa pendant quelques temps, je pouvais entendre sa respiration. D’un coup, il se leva et courut vers moi. Je me mis à courir vers la cuisine, et là, il me fit un croche-patte et je tombai violemment sur le sol, je ressentis une violente douleur sur le tibia gauche et je n’arrivais plus à me lever. Il s’approcha de moi doucement, puis sortit un couteau de sa poche et me poignarda dans l’estomac. C’est à ce moment là que je me suis réveillée, mais le plus bizarre dans tout ça c’est que j’avais un énorme bleu sur mon tibia et j’avais super mal au ventre.
Mardi 24 Janvier 2012
Cher journal, cette nuit j'ai fais le même cauchemar sauf que cette fois, j’ai un bleu sur l’épaule et au lieu de me poignarder, il m’a égorgée. Quand je me suis réveillée, j’avais un nouveau bleu... sur l’épaule… et une énorme douleur à la gorge. J'ai vu une tache de sang sur mon coussin. Je commençais à avoir peur. J’étais en direction de ma salle de bain pour me débarbouiller le visage, et là je vis les traces d’une coulée de sang sur ma joue, et je vis une énorme cicatrice sur mon cou, cette fois j’avais vraiment peur… Après m’être habillée, j'ai préparé mes affaires et j'ai pris mon petit déjeuner, puis je me suis mise en route vers le collège. Je n’avais vraiment pas envie d’y aller.Cette journée fut vraiment longue. Comme d’habitude, je me suis retrouvée dans la solitude toute la journée et comme d’habitude, cette fille m’a encore foutu la honte et s’est ramassée une heure de colle.
Mercredi 25 Janvier 2012
Cher journal, cette fois, c’en est trop. J’ai refait le même cauchemar, mais cette fois c’était plus violent, beaucoup plus… et surtout beaucoup plus étrange. Ce rêve là était différent des autres, j’étais chez moi, mais cette fois, il y avait de la lumière, j’avançais dans le couloir, il semblait plus long que d’habitude, et une fois arrivée au bout du couloir, j’avançai vers le salon. A ma grande surprise, il n’y avait personne. Les meubles semblaient avoir été déplacés, il y avait des taches de sang sur le sol. Je me dirigeai vers la fenêtre… la maison était en plein milieu d’une forêt sombre et brumeuse.Je descendis les escaliers pour arriver devant la porte d’entrée… elle était ouverte. Je sortis dehors, tout avait changé, il n’y avait plus de forêt mais une simple mine. Je me retournai et la maison… avait disparu. Je vis une lampe torche sur le sol et la pris. Je descendis l’escalier qui était devant moi pour arriver devant une porte de métal, elle était à moitié ouverte. Je rentrai à l’intérieur et vit du sang sur le sol, sur les murs, il y en avait partout. Dans un coin sombre, je pus voir une silhouette sombre, c’était cet homme. Il s’avança doucement vers moi, couteau à la main, prêt a attaquer.
Je reculai doucement vers la porte. Je faisais tout pour l’ouvrir, mais elle ne voulait pas. J’étais coincée. Il s’avança vers moi de plus en plus rapidement. J’étais tétanisée, je ne pouvais plus bouger. Il arriva enfin en face de moi, il me fixait. Je pouvais l’entendre rigoler sadiquement derrière son masque. Il prit mon bras et fit une énorme entaille. Mais je repris mes esprits et lui donnai un coup de poing dans le visage. Il me rattrapa et commença à me tabasser, il me fit un œil au beurre noir, une dizaine de bleus et me cassa le nez, puis il sortit son couteau et m’éventra.
Quand je me suis réveillée, je saignais du nez, j’arrivais à peine à bouger, j’avais une énorme entaille sur mon bras, et surtout, cette douleur atroce, mon ventre me faisait souffrir. J’ai appelé cet homme Masky, à cause de son masque.
Jeudi 26 Janvier 2012
Cher journal, désolé de te déranger si tard mais je n’arrive pas à dormir, mais j’ai impression que l’on m’observe, j’entends des bruits de pas dans la maison, j’ai peur, je ne sais pas si je deviens folle. Je vais essayer de dormir, à demain.Vendredi 27 Janvier 2012
Cher journal, cette nuit, rien d’anormal, pas de cauchemar, rien. Mais ces temps-ci j’ai l’impression qu’on m’observe. Je pense que je vais placer une caméra dans ma chambre cette nuit, pour voir ce qu’il se passe. Je vais prendre l’air pour me changer les idées, à plus tard mon cher journal.Me revoilà, j’ai eu super peur tout à l'heure, alors voila ce qu’il s’est passé : je marchais tranquillement dans la rue quand je vis un chemin entre deux immeubles. Il était sombre, je savais que je ne devais pas y aller, mais ma curiosité a pris le dessus. J’avançai vers ce fameux chemin, il y avait une odeur nauséabonde, comme une odeur de rat mort, c’était horrible. A à peu près 5 mètres de moi, je pus voir une silhouette sombre s’avancer vers moi, c’était lui. Dès que je commençai à courir vers la rue, il se mit à me poursuivre. J’étais en train de pleurer, je faillis trébucher plusieurs fois mais je pus enfin sortir d’ici. J’étais toujours en train de courir quand je vis qu’il avait disparu. Je continuai de courir jusqu'à chez moi de peur qu’il ne me fasse une embuscade.
J’étais enfin arrivée chez moi, je fermai la porte à double tour, fermai toutes les fenêtres et mis les rideaux. Je me suis enfermée.
Me revoilà mon cher journal, je suis encore désolée de te déranger si tard mais j’ai peur, j’entends des pas, je viens d’entendre un verre se briser, il est là… Masky est là… je l’entend arriver, il est derrière la porte, il essaye de la défoncer. C’est la fin.
'' Flash info, une jeune fille de 12 ans a été assassinée dans sa maison hier soir. Sa famille qui était en voyage l’a retrouvée ce matin même, éventrée, couverte de bleus et de blessures. La police a retrouvé son journal intime et il semblerait que tout y soit expliqué. Le tueur présumé est surnommé « Masky », encore recherché par la police. La famille de la jeune fille demande à porter plainte dès que le tueur sera retrouvé. Mais pour l’instant fermez bien votre porte à double tour et votre fenêtre tant que nous n’aurons pas retrouvé ce criminel.''
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Par Lukas Yumiru le 1 Novembre 2015 à 17:35
Il était environ huit heures lorsque Jean rentra chez lui. Et c'est avec soulagement, après une journée très chargée, qu'il accueillit l'ambiance chaleureuse de sa maison.
Dès qu'il eut passé la porte, une petite tornade blonde lui sauta dessus.
-Papa, papa, regarde le joli dessin que j'ai fait ! dit sa mignonne petite fille Julie dont les fossettes lui donnaient une apparence d'ange.
-C'est très beau ma chérie, dit-il en prenant le dessin de l'enfant de 4 ans. Je vais le mettre sur mon oreiller.
Puis il l'attrapa et commença à la chatouiller sous les rires ravies de sa princesse.
Finalement, il la lâcha et se dirigea vers la cuisine. Au passage, il embrassa son fils de deux ans qui gazouillait joyeusement dans son parc en mâchonnant l'un de ses jouets. Dans la cuisine se trouvait sa magnifique épouse qui, étant de dos, ne l'avait pas vu rentrer. Il l'attrapa par la taille et l'embrassa sur la tête, sous les rires de celle-ci. Elle se retourna et l'embrassa tendrement. Il jeta un coup d’œil sur le plan de travail.
-Qu'est-ce qu'on mange ?
-Du ragoût, dit-elle. D'ailleurs, tu peux aller me chercher de la viande au sous-sol, s'il te plaît ?
-Tout pour toi mon amour, répondit-il.
Il s'éloigna et prit l'un des couteaux à découper, puis se dirigea vers le sous-sol. Il descendit les vieilles marches de pierre, et lorsqu'il arriva en bas, il alluma la lumière.
Au centre de la pièce, dans une mare de sang, la jeune fille le regardait en tremblant de peur dans sa cage en métal.
Jean la regarda, pensif.
Aujourd'hui ce serait de la cuisse.
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Par Lukas Yumiru le 1 Novembre 2015 à 17:26
Chers internautes, une musique circule sur le net : elle s’appelle bonnenuit.mid et est trouvable assez facilement. Mais ne la cherchez pas, et ne l’écoutez surtout pas. Vous sombrerez dans la folie ou mourrez. Et la deuxième solution est la meilleure, croyez-moi.
Je suis remonté le plus loin possible dans l’histoire de cette musique. Enfin, de ce fichier plus particulièrement. La musique en elle-même est une musique très ancienne. Assez mélancolique, douce et calme. Mais elle est néanmoins dangereuse. J’ai détecté des fréquences étranges, inaudibles, mais qui auraient une incidence sur le cerveau. Je sais bien que des centaines de creepypastas parlent de ce genre de trucs, mais cette fois-ci, c’est bien réel. J’ai vu des gens mourir de folie sous mes yeux.
Voici la musique en question. J’ai pris soin de retirer toutes les fréquences néfastes, mais faites attention quand même, évitez d’écouter ça avec un casque : http://sd-2.archive-host.com/membres/up ... nenuit.mid
Vous l’avez sans doute reconnue. Cette musique est une des plus connues du PAF. Pour les plus jeunes, ou même ceux qui ne connaîtraient pas, c’est la musique de fin de Bonne Nuit Les Petits, un programme court suivant les aventures de Nicolas et Pimprenelle, frère et sœur, qui reçoivent la visite chaque soir du Marchand de Sable et de Nounours, son acolyte. Ils se racontent des trucs, puis ils se couchent, Nounours ferme leur lumière, et ils repartent dans le ciel. Voilà.
En remontant le long de l’histoire du fichier, je suis arrivé au post sur un site de streaming d’une vidéo contenant cette musique. Elle avait été posté par un utilisateur appelé « claydu » (le créateur de Bonne Nuit Les Petits se nomme Claude Laydu). Dans la description de la vidéo, il y avait ceci de marqué :journal a idées 25 juillet 2011
episode de bonne nuit les petit
se brosser les dents
nicolas et pimprenelle chantent
nounours méchant
méchant nounours
eteint la lumiere
couteau nounours faché
marchand qui allume l’étoile des enfants
NOUNOURS FACHÉ
etoile brule fait fondre enfants
PAS CONTENT
NOUNOURS ÉCHELLE
POM POM POM POM
nuage s’envole
bonnenuit.mid
fin
La vidéo a été postée le 25 juillet 2011, soit 4 jours avant la mort de Claude Laydu. Elle consistait juste en un écran noir, accompagné par la musique. Mais en la regardant plusieurs fois (son coupé, bien entendu), j’ai distingué de petits flashes. À l’aide d’un logiciel, j’ai stoppé sur ces images furtives : tout ce qu’on voyait était des photographies d’un corps mutilé. À côté de ce corps, deux poupées, le visage fondu. Sur une des photos, on distinguait clairement un pyjama bleu et un pyjama rose. L’habit habituel de Nicolas et Pimprenelle. Et la dernière photo a été celle qui me fit prendre conscience de la rage et de la puissance contenue dans ce fichier son : le visage du corps mutilé, déformé par la colère, était clairement visible. Et il s’agissait de celui de Claude Laydu.
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Par Lukas Yumiru le 1 Novembre 2015 à 17:20
Quand j'étais petite, je passais mes mercredis chez ma grand-mère. J'aimais par dessus tout monter dans le grenier pour retrouver Nicole, une poupée magnifique. Le jouet favori de ma mère étant petite.
J'aime cette poupée, son visage de porcelaine, ses cheveux bruns légèrement frisés et sa robe de dentelle fine.
Je l'aime tellement, je voudrais qu'elle soit à moi, mais Grand-mère refuse qu'elle quitte le grenier sous prétexte qu'elle est trop fragile et que je suis trop jeune. Mais aujourd'hui j'ai 17 ans, je suis grande et j'ai décidé d'emporter Nicole à la maison. Grand-mère ne s'en apercevra pas de toute façon, elle ne peut plus monter au grenier à cause de ses genoux.
J'ai élaboré un plan pour m'emparer de mon trésor au nez et à la barbe de Grand-mère et aujourd'hui je le mets à exécution.
Ma mère emmène Grand-mère faire des courses. Je me retrouve seule chez elle avec le champ libre. Vite, direction le vieux grenier. J'avale les marches deux à deux, muée par un sentiment de peur et d’excitation. J'ai une boule au ventre, mes mains tremblent et ma respiration se fait plus rapide. C'est un vol que je commets... Non. De toute façon, Grand-mère aurait fini par céder et me l'aurait offerte. Je ne fait qu'anticiper ses actes.
J'arrive enfin, ces marches m'ont semblé interminables. Je suis un peu essoufflée. Sûrement à cause du stress. Le grenier est sombre, il n'y a jamais eu d'électricité dans cette pièce. L'unique source de lumière provient d'une lucarne partiellement couverte d'un drap. Seuls quelques rayons aveuglants filtres à travers ce linceul, ils sont tout juste suffisants pour effacer les ténèbres et transformer les ombres immobiles en objets réels. Ce grenier est bien rempli.
Je me met en quête de la poupée parmi les formes se découpant dans l'obscurité et les ombres rebelles. Enfin, elle apparaît. La voici, assise sur une grande malle rouge. Elle m'attend, immobile, me fixant de ses yeux de verre.
La poussière s'est accumulée au fil des années. Je commence à épousseter les vêtements de la poupée, puis ses cheveux. C'est alors qu'un détail m'interpelle. En examinant la tête de plus près, je remarque une sorte de pli sur les cheveux et une marque sur la tempe, semblable à de la colle sèche et sombre. Ces marques semblent avoir été laissées par un couvre-chef. La poupée doit avoir un chapeau. Quelle nouvelle ! Si je retrouve ce chapeau, la poupée n'en sera que plus belle.
Ravie de cette découverte, je pars à la recherche du trésor. Je remue l'opacité du grenier, retourne les fripes, ouvre les boîtes... Rien. Seule la poussière qui s'élève au fur et à mesure de mes recherches. J'abandonne. Dommage. Je me dirige vers la poupée, la soulève. Elle est si légère.
…
Pourquoi n'y ai-je pas pensé ?
La malle rouge...
Mais oui, toutes les affaires de Nicole doivent s'y trouver. Seulement, il faut une clé pour l'ouvrir.
Je ne veux pas abandonner aussi près du but. Il doit y avoir un moyen d'ouvrir cette malle. J'examine le coffre et remarque que les gonds sont simples à démonter. Je me mets au travail et en quelques minutes la malle cède et livre enfin ses secrets.
Un fabuleux trésor apparaît devant mes yeux ébahis.
Des robes de dentelle, une dînette en porcelaine, quelques peluches vieillissantes...Mais pas la moindre trace d'un chapeau. Je poursuis mes recherches. Au fond de la malle, je tombe sur un tas de tissus teintés de marron et de rouge. Les tissus sont rêches, comme si de la peinture avait séché dessus. Je tire un morceau et l'étends devant moi. Ce bout de tissu se révèle être un t-shirt sale, moucheté de taches sombres avec une petite fleur brodée. Le même genre de vêtement que portait ma mère quand elle était enfant.
J'attrape à bras le corps ce tas de tissus pour le sortir de la malle. Au moment où je le soulève, j'entends tomber quelque chose sur le sol. Je me penche. Je ne distingue qu'une forme dans le noir. J'étends le bras dans les ténèbres pour me saisir de l'objet.
Il s'agit d'un carnet d'écolier portant le nom de ma mère. Cédant à la curiosité, je l'ouvre et commence à le lire.
Les premières pages contiennent des exercices d'écriture, des dictées et des problèmes de calculs.
Puis l'écriture change. Les pages sont remplies de mots très serrés rendant la lecture difficile et la pénombre du grenier n'arrange rien. Néanmoins, je parviens à déchiffrer ces pages :
« Je veux vivre.
J'ai peur, peur de mourir.
Je ne veux pas mourir.
J'ai réussi à lui voler son carnet et son crayon.
Je veux qu'on vienne me sauver.
Je ne sais pas depuis combien de temps je suis enfermée ici. Il fait noir et j'ai peur.
J'ai pourtant cru que ce n'était qu'un rêve au début, je me souviens que je suis allée au lit, mais je me suis réveillée ici, dans le noir.
Une femme vient me voir, Elle me parle, Elle a dit que maintenant j'étais ici, que ici, c'est ma maison. J'ai pleuré au début, je lui ai dit que je voulais rentrer chez moi, Elle m'a frappé, Elle m'a fait mal, très mal. J'ai pleuré en silence.
J'ai obéi pour ne plus avoir mal.
Quand Elle n'était pas contente de moi, elle me faisait mal, Elle plantait ses aiguilles dans mes bras et parfois dans mon cou.
Une fois Elle m'a frappé à la tête, Elle a frappé fort, je me suis réveillée plus tard dans le noir, seule.
J'ai froid.
Je veux ma maman.
Elle a à manger des fois. Elle me parle et si Elle est contente de moi et si je suis sage, je peux manger.
J'ai obéi parce que j'avais faim.
Je n'arrive plus à pleurer pourtant mon cœur me fait mal, mes bras aussi.
Elle est venue. Elle avait des vêtements bizarres pour moi. Elle a dit d'être sage et de mettre la robe.
J'ai obéi parce que je ne voulais pas avoir mal.
Puis Elle est venue avec une petite fille triste. Elle l'a laissé avec moi.
J'avais moins peur avec elle. Elle a parlé, elle a dit qu'elle voulait jouer.
J'ai dit oui pour ne plus être seule.
Elle voulait jouer à la poupée, mais il n'y en avait pas. Alors elle a dit que je serais la poupée et elle, elle serra la maman.
Je veux ma maman.
Je veux ma maison.
J'ai accepté pour ne plus être seule dans le noir.
On a joué longtemps, puis je me suis endormie. A mon réveil, la petite fille n'était plus là.
J'ai pleuré.
J'avais peur seule dans le noir.
Elle est venue et Elle m'a fait mal. Elle a dit que j'avais été méchante et désobéissante. Elle m'a fait mal en parlant. Elle a dit que je ne devais pas parler, pas bouger et surtout, obéir.
La petite fille est revenue. Elle avait l'air triste encore. Elle m'a prise dans ses bras.
Je n'ai pas bougé parce que j'avais peur.
Je n'ai pas bougé parce que je ne voulais pas avoir mal.
On a joué à la poupée. Puis elle est partie.
La petite fille est revenue plusieurs fois. Parfois elle amenait à manger. Mais ça n'était jamais assez pour moi.
J'ai faim.
J'ai froid.
Maman.
Une autre fille est venue. Elle pleurait doucement. Ses lèvres étaient bizarres, grosses et un peu bleues.
Elle est arrivée en même temps que cette autre fille. Elle l'a installée à coté de moi, puis Elle est partie.
La fille n'a pas bougé, elle ne m'a pas regardé.
La petite fille triste est revenue. Nous avons joué ensemble, la fille à coté de moi tremblait.
Le lendemain, la fille à coté de moi dormait encore. Elle ne sanglotait plus.
Elle est venue, Elle a pris la fille à coté de moi dans ses bras et Elle est partie.
J'ai froid et j'ai très faim, et soif aussi.
Je veux qu'on vienne me chercher.
Je veux ma maison.
La petite fille, elle avait l'air heureuse. On a joué, mais elle n'avait pas apporté à manger aujourd'hui.
J'ai sommeil.
Je n'arrive plus à pleurer.
Je veux rentrer.
Venez me chercher.
Personne ne viendra me chercher.
Le crayon est de plus en plus petit, j'ai mal aux doigts.
Ma robe ne me tient pas chaud.
Quand la petite fille vient, on joue. Mais je n'entends plus quand elle parle. Je la vois à peine. Elle n'apporte plus à manger.
Je suis triste.
Mes yeux me brûlent, ils sont secs, je ne pleure pas, je ne peux plus.
Mes oreilles bourdonnent.
On joue.
J'entends sa voix, elle m'appelle :
Nicole,
…
Nicole.
Ce n'est pas mon nom.
Nicole,
…
Nicole.
C'est moi ?
Nicole,
…
Nicole.
Tais toi !
Nicole,
…
Nicole.
Oui ?
Nicole,
…
Nicole.
Je suis Nicole.
Nicole,
…
Nicole.
Je suis ta poupée.
Nicole,
…
Nicole.
J e s u i ... »
Horrifiée par cette lecture, je regarde la poupée.
Je veux en être sure.
J'arrache le drap miteux de la lucarne et approche la poupée de la lumière.
Je lui retire sa robe et relève ses cheveux.
A ce moment, un frisson d'horreur et de dégoût me parcours l'échine.
La belle peau blanche n'est pas de porcelaine mais d'os. Les magnifiques yeux de verre ont perdu leur éclat. Ils sont maintenant vides et me fixent dans une ultime supplication.
Ce n'est plus un joli visage que je contemple, mais un crane humain serti de peau.
Sous la robe, au niveau de l'abdomen, apparaissent des restes d'organes momifiés par le temps.
Les marques sur sa tête et sa tempe ne proviennent pas d'un chapeau, mais du coup qu'elle à reçue et qui lui a fait perdre connaissance.
Je me relève brutalement et lâche la poupée.
Je veux sortir d'ici.
Je recule mais mon pied heurte quelque chose.
Je tombe à la reverse. Ma main s'agrippe à ce qu'elle peut, la grande tenture qui recouvre le mur. Elle cède sous mon poids, découvrant des étagères.
Des dizaines d'yeux se braquent sur moi, des sourires crispés, de la dentelle.
Des poupées.
Semblables à Nicole.
Je ne pu retenir des larmes d'effrois et je vomi.
Dans ma terreur, je n'ai pas entendu les pas feutrés de ma Grand-mère qui monte les escaliers.
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Par Lukas Yumiru le 27 Octobre 2015 à 22:55
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