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Par Lukas Yumiru le 28 Novembre 2015 à 21:46
Dans certains vidéoclubs ou grossistes en cassettes vidéos, une carte de visite y est gardée. Certains magasins la cachent bien, enfermées en sureté, et nieront leur existence. D'autres vous la montreront si vous leur demandez avec le nom précis. Aucun ne vous montrera à quel endroit ils la cachent.
Sur la carte il y a un nom, "Moonlight Films", et un numéro de téléphone. Toujours un numéro local. Allez dans une cabine téléphonique et composez le numéro. La réponse sera immédiate mais vous entendrez du silence. Attendez 30 secondes. Puis vous serez servi.
Une voix sèche et monotone d'homme vous posera une question : "La route de la vie à la mort est-elle sombre ?" La correcte réponse est : "Clair comme la lune."
Si vous répondez autre chose, il raccrochera. Si vous échouez la première fois, je vous déconseille de réessayer. Mais si vous répondez correctement, l'homme vous dira une adresse dans votre ville et raccrochera.
Allez à cette adresse et vous trouverez un petit appartement vétuste. Le tapis sera sale, le papier-peint déchiré et pourri, les fenêtres fissurées. ça sentira la poussière et le tabac. Sur une vieille table basse tachée il y aura un sac en papier. Sur ce sac sera écrit votre nom en rouge.
Ouvrez le sac et vous trouverez une cassette VHS sans étiquette. Prenez-la, placez très exactement 10,99€ dans le sac et partez.
Vous pouvez regarder la VHS si vous le souhaitez, mais ce n'est pas obligatoire. Attention : ce n'est pas plaisant. Vous verrez une chambre ou un salon entièrement drapé et meublé en peau humaine découpée et en os humains. La cassette dure approximativement 32 minutes et montrera le meurtre d'une personne et la confection, à partir de son corps, de meubles pour la salle - Lampe avec la peau, table avec les os...
Après l'avoir loué pour une semaine, vous devez la rendre à l'appartement en la glissant dans la boite aux lettres avant le temps imparti. Après ça, ne revenez plus jamais à l'appartement et ne rappelez plus jamais le numéro.
Je vous suggère aussi de ne pas garder la cassette plus d'une semaine. Les propriétaires n'aiment pas les retardataires et les suppléments à imposer - et vous savez, une bonne maison n'aura jamais assez d'accessoires.
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Par Lukas Yumiru le 24 Novembre 2015 à 18:42
J'ai rencontré Mary E. en personne la première fois en 2007. J'ai arrangé avec l'aide de son mari, Terence, une interview avec elle. Mary a d'abord accepté, car je n'étais pas un journaliste mais un écrivain amateur qui cherchait des informations pour une thèse scolaire sur, si tout se passait bien, quelques histoires imaginaires. On avait planifié l'interview pour un weekend particulier quand j'étais à Chicago sur des affaires qui n'avaient rien à voir, mais au dernier moment, Mary changea d'avis et s'enferma dans la chambre conjugale, refusant de me parler.
Pendant une demi-heure, je m'étais assis avec Terence près de la porte de la chambre, j'écoutais et prenais des notes pendant qu'il essayait de calmer sa femme. Les choses que Mary disait avaient peu de sens, mais collaient au motif que j'imaginais : bien que je ne pouvais la voir, je sentais dans sa voix qu'elle pleurait, et plus souvent que sa volonté de ne pas me parler était centré sur un détail incohérent de ses rêves - ses cauchemars.
Terence s'excusa profondément en renonçant, et je fis de mon mieux pour les rassurer ; rappelant que je n'étais pas un reporter, mais juste un jeune curieux en quête d'informations. Cela dit, pensai-je à ce moment, je pouvais peut-être trouver un autre cas, similaire si je trouve les ressources et que je me motive.
Mare E. était une opératrice d'un système de tableau d'affichage basé sur Chicago en 1992 quand elle vit smile.jpg la première fois, et sa vie changea à jamais. Elle et Terence n'étaient mariés que depuis 5 mois. Mary était une des 400 personnes estimées qui avaient vu l'image lorsqu'elle a été postée en lien sur un forum, bien qu'elle soit la seule à parler ouvertement de son expérience. Les autres restent anonymes, ou sont probablement morts.
En 2005, quand j'étais en 3ème, smile.jpg avait attiré mon attention comme la plupart des phénomènes du web ; Mary était la victime la plus citée de ce qui était parfois appelé "Smile.dog," la chose que smile.jpg est censé montrer.
Ce qui eut mon intérêt (autre que les éléments macabre évidents des cyber-légendes et ma propension face à ces choses) était l'absence pure et simple d'informations, parce que les gens ne croient pas en ces hoax. C'est unique parce que, bien que le phénomène se centre sur une simple image, ce fichier est introuvable sur le net ; certains simulacres se baladent sur des sites web, notamment 4chan, en particulier sur le chan /x/ réservé au paranormal.
Il est suspecté que ce soient des fakes car elles n'ont pas l'effet que smile.jpg est soupçonné donner, notamment épilepsie temporaire et anxiété accrue. Cette réaction du spectateur est une des raisons qui fait que smile.jpg est regardé avec tant de dédain, car patentement absurde, mais dépendamment à qui on demande, leur répugnance à connaître l'existence de smile.jpg peut être simplement une peur inconsciente.
smile.jpg et Smile.dog ne sont mentionnés nulle part sur Wikipedia, bien que le site présente des articles sur d'autres phénomènes similaires, comme les sites choc scandaleux gotse (hello.jpg) ou 2girls1cup ; toute tentative de créer un article sur smile.jpg est rapidement supprimé par un des admins de Wikipedia.
Les rencontres avec smile.jpg sont des légendes du web. L'histoire de Mary E. n'est pas unique ; il y a des rumeurs non vérifiées d'apparitions de smile.jpg dans les anciens jours de usenet et une histoire plus persistante en 2002 où un hacker a floodé les forums de sites humoristiques et satiriques Something Awful avec un déluge d'images Smile.dog, rendant épileptique presque tous les utilisateurs du forum. Il est dit aussi que courant années 90s, smile.jpg a circulé sur Usenet en pièce jointe d'une chaine de lettre avec pour sujet "SMILE!! GOD LOVES YOU!"
Malgré ces histoires, quelques personnes admettent avoir vécu cela mais aucune trace du fichier ou des liens n'ont été découverts. Ceux qui clament avoir vu smile.jpg disent souvent qu'ils étaient trop occupés pour avoir pensé à sauvegarder l'imager dans leur disque.
Cependant, ces victimes ont tous la même description de la photo : une créature en forme de chien (semblable à un Husky Sibérien), illuminé par le flash de l'appareil photo, assis dans une salle, le seul détail visible de l'arrière plan étant une main humaine sortant des ténèbres de la salle sur la gauche de l'image. La main est vide, mais est souvent décrite comme "pointant du doigt." Bien sur, l'attention est majoritairement donnée au chien (ou créature-chien, car certaines victimes en sont sûres). Le museau de la bête est figée dans un sourire large, révélant deux lignes de dents bien blanches, bien fines, bien acérées, et de forme humaine. C'est, bien sur, non pas une description donnée directement après visionnage, mais plutôt ce que les victimes s'en souviennent, car elles voyaient l'image se répéter dans leur tête à l'infini alors qu'elles avaient, en fait, une crise épileptique.
Ces crises sont rapportées comme interminables, souvent quand la victime dort, résultant à de dérangeants et réalistes cauchemars. Ceux-ci pouvaient être traités par médicaments, bien que certains cas furent plus facilement guéris que d'autres. Mary E., j'imagine, n'a pas eu de médication effective.
C'est pourquoi, après ma visite en 2007, je fis des recherches sur des newsgroup de légendes urbaines, sites web, mailing lists, espérant trouver une victime de smile.jpg qui serait intéressée de parler de son histoire. Pendant un temps, rien n'arriva. Un temps si longs que je l'avais presque oublié, car j'avais commencé la FAC et j'étais assez occupé. Mary me contacta par email, cependant, début mars 2008.
To: jml@****.com
From marye@****.net
Subj: interview du dernier été
Cher Mr. L.,
Je suis profondément désolée de ce qui s'est passé l'été dernier quand vous êtes venu. J'espère que vous comprenez que ce n'était pas à cause de vous, mais plutôt mes problèmes qui m'ont conduite à agir ainsi. J'ai réalisé que je pouvais contrôler décemment la situation ; cependant, j'espère que vous me pardonnerez. A ce moment, j'avais peur.
Pendant 15 ans je suis hantée par smile.jpg. Smile.dog vient dans mes rêves toutes les nuits. Je sais que ça semble idiot, mais c'est vrai. Ces rêves apparaissent dans une qualité incroyable, des cauchemars qui sont plus réalistes que les rêves réalistes que j'aie déjà eus. Je ne bouge pas, je n'avance pas. je regarde simplement droite devant, et la seule chose devant moi est cette horrible scène de l'image. Je vois la main qui pointe, et je vois Smile.dog. Il me parle.
J'ai pensé longtemps à mes options. Je pourrais le montrer à un étranger, un collègue... Même à Terence, tant que l'idée m'en dégoute. Qu'arriverait-il alors ? Si Smile.dog garde ses mots, je peux dormir. Mais, s'il a menti, que devrais-je faire ? Et qui dit quelque chose de pire ne viendrait pas pour moi si je fais ce que la créature me demande ?
Alors, je n'ai rien fait pendant 15 ans, bien que j'ai gardé la disquette cachée dans mes affaires. Toutes les nuits depuis 15 ans Smile.dog vient dans mon sommeil et me demande de répandre le mot. Pendant 15 ans je suis resté forte, bien qu'il y eut des moments difficiles. Bien des victimes du forum où j'allais et qui ont vu smile.jpg ont arrêté de poster ; J'ai entendu dire que certains s'étaient donnés la mort. Les autres gardent le silence, disparaissant de la surface du web. Ils sont ceux dont je m'inquiète le plus. J'espère sincèrement que vous me pardonerez, Mr. L., mais l'été dernier quand vous nous aviez contacté pour l'interview j'étais sur le point de lacher. Je me fiche si Smile.dog ment ou pas ; je veux que ça cesse. Vous étiez un étranger, quelqu'un que je ne connaissais pas, et j'ai pensé que ma souffrance finirait quand vous prendriez la disquette pour vos recherchez et scelliez votre destin. Avant que vous arriviez, j'ai réalisé ce que je faisais : je prévoyais de ruiner votre vie.
Je ne peux pas me permettre ça, et en fait je ne le ferai jamais. J'ai honte, Mr. L., et j'espère que cet avertissement vous dissuadera d'aller plus loin dans l'enquête sur smile.jpg. Vous pourrez peut-être trouver quelqu'un qui, si plus fort que moi, ou alors plus dépravé, quelqu'un qui n'hésitera pas à exéctuer les ordres de Smile.dog. Arrêtez pendant qu'il est temps.
Sincèrement,
Mary E.
Terence me contacta plus tard dans le mois pour m'annoncer la mort de sa femme. En faisant le ménage dans ses affaires, fermer son mail, etc, il tomba sur ce mail ci-dessus. C'était un homme craintif ; il me conseilla de suivre le conseil de sa femme. Il a trouvé la disquette, et la brula jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un amas uniforme de plastique fondu noir. La chose qui l'a plus effrayé, cependant, était comment la disquette a sifflé quand elle a fondu. Comme un animal, a-t-il dit.
J'avoue n'avoir pas été certain de quoi répondre de ça. D'abord, j'ai pensé à une blague, avec le couple jouant sur la situation pour s'amuser, mais un rapide coup d'oeil dans la rubrique nécrologique des journaux de Chicago, cependant, provaient officiellement la mort de Mary E. Bien sur, aucune mention de suicide dans l'article.
Je décidai que pour au moins une fois, je n'irai pas plus loin sur le sujet de smile.jpg, vu que les examens arrivaient en mai. Mais le monde a de curieuses manières de vous rappeler à l'ordre. Presqu'une année complète après ma venue chez Mary E., je reçus un mail :
To: jml@****.com
From: elzahir82@****.com
Subj: smile
Salut
J'ai trouvé ton adresse sur une mailing list ton profil dit que t'es intéressé par smiledog. C'est pas aussi terrible qu'on en dit je te l'envoie ici. Fais tourner.
:)
La dernière ligne me chatouilla. D'après mon client mail, il y avait une pièce jointe nommée, bien sur, smile.jpg. Je le téléchargeai bien que j'imaginai que c'était un fake, et même si c'en était pas un, je ne crains pas ce genre d'images. Le compte de Mary E. m'a secoué, oui, mais elle était peut-être extrêmement sensible. Après tout, comment une simple image puisse faire faire autant de bousin ? Quelle sorte de créature peut briser une vie avec une simple image?
Et si ces choses sont totalement absurdes, pourquoi cette légende existe ? Si j'ai téléchargé cette image, si je la regarde, et si Mary avait raison, si Smile.dog vient dans mes rêves pour que je passe le mot, que ferais-je ? Vivrais-je ma vie comme Mary, à combattre contre l'envie d'obéir jusqu'à la mort ? Ou bien obéirai-je, et risquer peut-être ma vie ? Et si je fais mon choix, comment le ferais-je ? A qui faire passer le mot ? Si je reprends mon intention d'écrire l'article sur smile.jpg, décidai-je, je pourrais joindre l'image comme preuve, et tous ceux qui liront l'article, tous ceux que ça intéresse, seraient affectés. Et, même si le smile.jpg du mail est authentique, serais-je assez capricieux pour me sauver de cette manière ?
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Par Lukas Yumiru le 24 Novembre 2015 à 18:39Pendant l'hiver 1944, dans les Ardennes, avec les provisions surtaxées, un médecin allemand tomba à court de plasma sanguin, de bandages et d'antiseptique. À la suite d'un tir de mortier particulièrement efficace, son campement devint soudainement une mare de sang. Les survivants affirmaient entendre, parmi les cris et les ordres aboyés par les lieutenants, quelqu'un jubiler comme une petite fille.
Le docteur faisait ses consultations pendant les tirs, dans une obscurité quasiment totale, comme il l'avait déjà si souvent fait auparavant. Mais jamais dans le passé, il n'avait été à court de matériel.
Le bombardement se déplaça à l'autre bout de la ligne. La plupart des hommes tombèrent de sommeil pendant les quelques heures toujours sombres du petit matin. C'était le jour du nouvel an 1945.
Les hommes se réveillèrent aux premiers rayons de soleil, avec des cris. Ils découvrirent que leurs bandages n'étaient pas des bandages normaux, mais des tendons et des bandes de chair humaine. Plusieurs hommes s'étaient fait transfuser du sang frais, alors que les réserves de sang étaient à sec. Tous les hommes soignés étaient teintés de la tête aux pieds de sang bordeaux.
Le chirurgien fut trouvé assis sur des caisses de munitions, fixant le ciel. Quand un homme, s'approchant de lui, tapa sur son épaule, sa tunique tomba, révélant que sa peau, ses muscles et ses tendons avaient été arrachés de son torse ; son corps était presque totalement exsangue. Dans une de ses mains, il y avait un scalpel, et dans l'autre une poche de sang pour transfusion.
Aucun des hommes ayant profité de soins cette nuit-là dans le camp ne vit la fin de janvier 1945.
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Par Lukas Yumiru le 19 Novembre 2015 à 18:50PREMIER VISIONNAGE
Quelque chose que j'aime bien faire pour passer le temps, c'est regarder les chaînes à partir du canal 50 dans ma freebox. J'aime bien tomber sur des chaînes WTF comme les chaînes japonaises ou les chaînes locales dans d'obscurs bleds de campagne. Mais aujourd'hui, une chaîne particulièrement bizarre a attiré mon attention au canal 169 de la freebox. Elle était intitulée "Souvenirs from Earth", un titre étrange en franglais que je ne comprenais pas. Il y avait un unique plan de deux corps de femmes en sous-vêtements dont on ne voyait pas la tête. Le fond était une cuisine anodine qu'on pourrait trouver dans n'importe quelle maison. La seule musique était un bruit constant et étrange qui rappelait un bruit d'extraterrestre dans un film de sf de série B.
Je pense que c'est une chaîne diffusée dans un garage par des tarés qui veulent entrer en communication avec des aliens. Mais la partie rêveuse de mon imagination me fait penser que peut-être, éventuellement, il y a des chances pour que ce soit une initiative gouvernementale ou je ne sais quoi d'autre pour entrer en contact avec une civilisation d'une autre planète.
J'ai checké sur Wikipédia pour en apprendre plus sur cet étrange canal. D'après eux, SFE est "une chaîne indépendante à vocation internationale diffusée sur de nombreux bouquets télévisuels en France et en Allemagne". En gros, c'est de l'art moderne à la "bonsoir love". Enfin, c'est Wiki qui le dit...
La deuxième fois que j'ai regardé cette chaîne, c'était à peu près comme la première, sauf que le décor et les sous-vêtements des femmes semblait être en alu. Mais la troisième fois, il s'est enfin passé quelque chose. On y voyait trois corps de femmes en sous-vêtements dans un bain d'argile avec le même bruit bizarre puis un fondu s'est lentement inséré. En quelques secondes l'écran montrait de la neige et un cadre rouge se trouvait au milieu, comportant trois inscriptions: en haut "let's get the work started", en bas "que l'œuvre commence" et au milieu, un truc qui voulait probablement dire la même chose en allemand. Je ne sais pas ce que cela signifie, mais ça certifie le fait que ce soit de l'art moderne barré.
QUATRIÈME VISIONNAGE
Il s'est passé quelque chose de vraiment marrant. Ce soir en rentrant, j'ai jeté un coup d'œil sur SFE et ça diffusait plusieurs séquences d'ados marchant dans des rues, la caméra les suivant. Et à un moment, je me suis vu moi. Je vous laisse imaginer la surprise. Et je me suis rappelé. Ce matin même, un homme aux cheveux vert et en T-shirt Jaune poussin au pied d'un van de la même couleur tenant une grosse caméra. Je ne me doutais pas qu'il me filmait moi et encore moins qu'il travaillait pour ces tarés. Enfin bon, personne ne regarde ça et quand bien même, les rares personnes devant cette chaîne à cette heure-là ne se souviendront pas de mon visage bien longtemps.
CINQUIÈME VISIONNAGE
Là, ça devient vraiment flippant. Un certain Thomas Bergstein m'a ajouté dans un groupe Facebook qu'il avait noté "souvenirs from earth". Je sais pas comment il a su que j'avais regardé cette chaîne, ce doit être un stalker balèze. La seule publication était de lui-même, un énorme pavé en allemand. N'ayant pas envie de m'embêter avec ça, j'ai quitté ce groupe aussi sec. C'est après que ça s'est gâté. J'ai remis le canal 169 et devinez quoi ? C'était encore cet enchaînement d'ados en train de marcher. J'ai vu depuis le début cette fois.
Un cadre rouge indiquait en comic sans ms orange "the cobayes", "les cobayes" et le même truc en allemand. Et le premier qu'on voyait, j'étais sûr de l'avoir déjà vu.
Et à la fin, étaient inscrits des noms.
Le premier était "cobaye #1: Thomas Bergstein"
Et c'était bien lui. Je me suis souvenu sur le coup : c'était bien le mec sur la photo de profil. Mais je suis passé du mindfuck à la colère en voyant le dernier nom affiché : c'était le mien.
J'ai pensé sérieusement à porter plainte après ça. Comment ces fils de pute avaient pu me stalker pour avoir mon nom, comment ils avaient eu le culot de me foutre sur leur chaîne de malades ?!
Le même jour, j'ai reçu un message bizarre sur facebook. Ce mec s'appelle Théodore Piquenot et je crois bien avoir déjà lu son nom. Il était le cobaye numéro 4, ou 5 je ne sais plus. Voici le déroulement de la conversation :
"Salut. J'ai vu ton nom à la fin du générique. Ne fait pas attention à ça. T'es à un stade avancé de l'oeuvre?
-Quel stade? Quelle oeuvre?
-Enfin leur oeuvre de psychopathes, là! Fais gaffe à ces tarés
-Qui? Souvenirs from earth?
-N'écris pas ça. Ils pourraient voir.
-Ok...
-La dernière fois que tu l'as vu il était de quelle couleur?
-Hein? De qui?
-Enfin fais attention autour de toi bordel! Fais gaffe à ce qu'il ne te retrouve pas. Tiens mon num 06 93 ** ** ** Je dois y'aller à+"
Ça commence doucement à me faire flipper. Je me demande si ce n'est pas une chaîne de canulars.
Je l'ai vu aujourd'hui. J'étais dans le hall du lycée sur le point de demander à Flore si elle voulait manger avec moi ce midi et elle avait l'air contente que je vienne lui parler. Mais avant que je puisse formuler ma demande, je l'ai vu. Lui, dans le hall de mon lycée avec son T-shirt jaune et ses cheveux longs, cette fois-ci rose vif au lieu de vert foncé. L’ingénieur de SFE. Il cherchait quelque chose (ou quelqu'un. Ou moi.) dans le lycée. Environ une demi-seconde après, je me suis enfui, laissant Flore en plan et me précipitant dans le parking.
J'y ai trouvé la camionnette. Un van jaune vif avec le logo de la chaîne dessus au milieu des voitures de profs. Dans ma panique, j'ai ramassé le caillou le plus pointu que j'ai trouvé et j'ai essayé de crever les pneus du véhicule. Malheureusement, un pion m'a chopé. En me dirigeant vers chez le principal, j'ai vu le cameraman aux cheveux colorés me saluer avec un sourire malsain et repartir à pied, laissant en plan son van jaune.
HUITIÈME VISIONNAGE
Ils nous font du mal.
Quand je suis rentré le soir après m'être mangé quatre heures de colle, j'ai regardé SFE. Le cadre rouge habituel indiquait avec la même police orange "love", "lieben", "amour". Le plan suivant montrait comme à l'habitude une fille en sous-vêtements dont on ne voit pas la tête. Mais là c'était pas n'importe quelle fille. C'était un corps que je reconnaîtrais n'importe où, pour y penser tous le temps. Cette fille, c'était Flore.
Sur le coup, j'ai pété un câble. J'aurais pu mourir pour la protéger. Je me suis précipité dehors vers la maison de Flore, qui était tout près de chez moi.
C'était désert. La porte était ouverte et la maison abandonnée.
Par la suite, je ne l'ai plus jamais revue. Le prof ayant annoncé son départ semblait quelque peu gêné et a vite expédié le sujet.
Au visionnage suivant, des photos de jeunes filles et jeunes hommes - dont Flore - défilaient à l'écran en une succession de fondus enchaînés. Souvent en sous-vêtements, quelquefois nus. On ne voyait jamais leurs têtes mais on pouvait deviner qu'il s'agissait des mêmes qu'habituellement.
Théodore ne répondait plus à mes messages. J'ai appelé le numéro, je suis tombé sur sa mère (probablement) et ai dit "Bonjour, je voudrais parler à Théodore." La dame au téléphone a éclaté en sanglots et a raccroché.
Au fait, notre voiture a été brûlée. J'ai juste eu le temps de voir deux asiats en T-shirts jaunes s'enfuir. Le message était clair. Œil pour œil, dent pour dent.
La huitième fois, c'était le corps de Flore, nue. Mais cette fois-ci elle n'était pas seule. On voyait les corps de deux personnes de type asiatique. On aurait presque vu leurs membres intimes si ils n'étaient pas profondément enfoncés dans les orifices de la fille de mes rêves.
Je n'ai pas osé décrocher le regard de cette horreur. Je ne me souviens plus de grand-chose, si ce n'est que j'ai fini en pleurs, par terre et que l'écran affichait un cadre rouge où il était écrit "pain", "leiden", "souffrance".
Mes parents m'ont trouvé par terre, chialant. La télé ne montrait que de la neige. Ils ont essayé de me ressaisir, mais j'ai pété un câble au moment où ils m'ont présenté les invités qu'ils recevaient pour leur important dîner. C'était deux asiatiques, des jumeaux probablement.
Je suis resté enfermé dans ma chambre. J'ai essayé de rester éveillé pour surveiller le van jaune garé sous ma fenêtre, mais j'ai fini par m'endormir malgré tout.
NEUVIÈME VISIONNAGE
Je m'étais attendu à voir des photos de chez moi sur SFE. Mais non. Pire. Bien pire.
Un cadre rouge.
"death".
"tot".
"mort".
Une musique funèbre.
Un gamin de douze ans environ que je suis presque sûr d'avoir vu parmi les "cobayes". Dans une baignoire. Un marteau enfoncé dans le crâne.
Du sang.
De la cervelle.
Du sang partout...
Je suis au poste de police. Quand ils m'ont demandé pourquoi j'ai agressé cet homme, j'ai dit qu'il avait les cheveux oranges. Ils ont dû me prendre pour une espèce de nazi anti-roux ou je ne sais quoi d'autre. Mais le pire... Le psychiatre, c’était lui. Lui avec ses cheveux longs et sa queue de cheval, cette fois d'un blanc immaculé. Je ne me souviens plus de ce qu'il me disait et encore moins de ce que j'ai répondu.
Moi-même je ne sais pas où je suis. Je me suis enfui. Ils ne m'auront pas. JAMAIS. Je dois trouver leur nouveaux cobayes pour les protéger. L'oeuvre finira mal...
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